La visite s'effectue en situant le bâtiment dans son ou ses moments de construction,
son pays, son histoire, sa géologie, son environnement.
Cette approche permet une meilleure compréhension du bâti.
Cette maison de la fin du XVIIIe nous raconte un pays. La lecture des façades, car il s'agit bien d'une lecture au sens d'une inscription dans un environnement,
nous apprend l'économie de la construction et le réemploi, assez courant, de matériaux provenant d'histoires
et de bâtiments plus anciens.
La façade sur rue nous montre, à droite, les reprises et ajouts d'une époque plus récente. La ou les techniques employées permettent de dater ces reprises et de comprendre les besoins du moment (garage).
L'identité de la maison se reconnaît parfois à des détails singuliers.
Soyons attentifs à ces éléments qui nous racontent notre histoire.
L'entrée de la cave
Le potager
L'observation détaillée, en prenant le temps nécessaire pour comprendre le bâti, nous guide dans la logique
de la construction et... dans le dédale des possibilités de restauration ou de rénovation.
Cette grande pièce était divisée en quatre depuis une quarantaine d'années ; le choix du cloisonnement
répondait à un moment de l'utilisation de la maison. Le choix d'aujourd'hui peut être différent et raisonné
en faveur d'une meilleure répartition de la chaleur.
Les propriétaires ont tenu à retrouver l'aspect initial de la maison et donc son âme.
La cheminée était en partie cachée et réduite. Les dalles du sol étaient recouvertes de 14 cm de ciment.
La grande pièce
L'un des premiers gros travaux effectués dans cette maison a été le piochage des murs intérieurs et extérieurs
pour supprimer les enduits en ciment (10 tonnes ont ainsi été évacuées).
Les traces laissées sur le pignon témoignent d'anciennes utilisations. Ainsi, l'appentis le plus haut a
peut-être lui-même succédé au premier appentis couvrant un four à pain disparu, dont il reste une ouverture
rebouchée dans la cheminée.
Ces encadrements de fenêtres comportent des appuis taillés en doucine qui proviennent
sans doute d'une ancienne maison templière.
Les enduits et mortiers trop étanches emprisonnent l'humidité dans les murs, causant parfois des dégâts
irréversibles.
Poutre endommagée
par enfermement dans des matériaux étanches.
Le joint réalisé en ciment a suffi à retenir
l'humidité et à faire éclater la pierre sous l'effet du gel.
Pour être complète, la visite doit examiner les charpentes et la couverture. Il n'est pas toujours nécessaire
de remplacer les bois de charpente. Des reprises ponctuelles peuvent suffire mais il faut parfois être très
tenace pour trouver un artisan acceptant les façons de faire les plus simples.
De même pour la couverture, il n'y a pas toujours nécessité de remplacer toutes les tuiles.
Certaines peuvent avoir plusieurs décennies et être encore utilisables.
Une possibilité à proposer à l'artisan est de travailler en régie (règlement au temps passé),
ce qui permet de faire réaliser par un professionnel des travaux plus particuliers non prévus
dans les bordereaux de prix actuels.