Restaurer des dépendances : un terrain d'exercice à exploiter.
Sur une dépendance, on peut facilement et sans risque mettre à l'épreuve les techniques les plus simples
recommandées.
On pourra ainsi s'exercer à « rapetasser » simplement au tuf* des parties d'enduit
dégradées (si toutefois le tuf trouvé sur place est suffisamment « gras »).
* Le tuf est une terre minérale issue de la dégradation géologique de la roche mère.
Cette terre minérale contient plus ou moins d'argile (qui joue le rôle de liant) ainsi que des
« fines » et des oxydes qui lui donnent sa couleur particulière. Jusque dans les années 1950, le tuf était utilisé pour
monter les murs des maisons en pierre. Chaque village avait sa tufière. Le tuf (dépourvu de terre végétale) constitue un matériau précieux pour refaire des
enduits, d'autant plus précieux que la plupart des tufières sont aujourd'hui recouvertes de végétation.
Lire les notices techniques sur le sable local.
Aussi une cassette/DVD tournée en Haute-Vienne.
Exemple d'une petite réparation simple à réaliser en respectant l'esprit de la construction.
Ce type d'intervention permet d'apprendre et de se familiariser avec certains gestes avant d'entreprendre
de plus grands chantiers.
Ici, une pierre a été retaillée sommairement pour s'adapter au vide laissé par le pourrissement du pied du poteau.
S'agissant d'un bâtiment qui servira de remise et non d'habitation, la plupart des bois de charpente
(chevrons et voliges) peuvent ici être conservés, sous réserve d'en vérifier l'état au moment du démontage.
Bien qu'abîmés en surface, les chevrons sont encore suffisamment résistants pour refaire un « tour »
de couverture (une génération ou plus). C'est la pointe d'un couteau qui sera le juge de paix...
Parfois, un changement de voliges permettra de compenser des chevrons en moins bon état. De même, le remplacement des chevrons pourra être seulement partiel.
L'humidité contenue dans le plafond de cette cave atteint la pièce qui se trouve au-dessus, séparée uniquement par un plancher (des moisissures se forment sur les pieds des meubles).
Dans ce type de situation, il peut arriver que les extrémités des solives (poutres) prises dans les murs soient
détériorées au point de ne plus assurer la fontion porteuse du plancher (un étaiement sur poteaux de bois est alors
nécessaire).
La première étape consiste à rechercher et à éliminer la cause majeure de l'humidité : infiltrations d'eaux pluviales
venant du toit ou dues à la pente du terrain, source, écoulement d'eaux souterraines.
Dans le cas présent, il s'agit plutôt de l'eau remontant par capillarité dans les murs hourdis à la terre.
La première mesure à prendre est de créer une seconde ouverture (proportionnée à la première), de préférence sur
le mur opposé, afin de créer un courant d'air permanent, même s'il en résulte une diminution de la température.
L'isolation sous plafond se fera entre les solives afin de ne pas enfermer celles-ci en risquant d'aggraver encore
leur détérioration. On pourra poser sur tasseaux des plaques de liège (seul végétal totalement imputrescible) ou,
solution moins onéreuse, du béton cellulaire de type Siporex (Ytong, Thermopierre). Un espace de 2 à 3 cm au
moins sera ménagé entre l'isolant et le plancher pour éviter la condensation d'humidité sous ce plancher.
Si on prend le risque d'enfermer les solives, il faut utiliser un matériau écologique
« respirant » présentant la même réaction que le bois en présence d'humidité
(type plaques de Pavatex).
Un puits perdu (trou plus profond que large si possible - 50 à 60 cm de diamètre au moins et 60 à 80 cm
de profondeur) rempli de « cailloux » (pierres de petites dimensions) aspirera l'eau
excédentaire. Du gravier répandu sur le sol évitera de marcher dans l'eau et une partie de l'humidité s'y condensera.
Documentation sur l'humidité :
- Traiter l'humidité, Yves Baret. Editions Eyrolles, octobre 2007.
- Recueil d'articles disponible au siège de Maisons Paysannes de France.
- Voir aussi le problème des enduits étanches.
- Une fiche technique concernant les drains sur le site de l'association Tiez-Breiz.