« Des maisons en pierres, cela semble venir de la nuit des temps !
- Eh bien non ! Pendant des dizaines de
siècles jusqu’aux temps modernes (XVIe et XVIIe s), les maisons des vilains
(hommes des villages) sont construites de murs de terre charpentés et couvertes de végétaux.
- Et pourquoi pas en pierre ?
- Pour attaquer la pierre, l’homme des champs est démuni : le fer est précieux et
coûteux ! Par épierrements constants, pendant des générations, pour cultiver la terre les hommes portent les
pierres sur les limites et contournent les plus grosses.
- Et par la suite ?
- Lorsque les outils ferrés se sont répandus, lorsqu’une épargne a été possible dans un espace libre en paix, sans disette ni épidémie, lorsque la population a augmenté, les premières maisons paysannes en pierres se sont édifiées. Les formes rondes, plus faciles, ont cédé la place aux formes quadrangulaires exigeant quatre chaînes d’angle. »
Dans les pays limousins de granite, abondent les affleurements en surface, les sommets pierreux, les « chiers »
résiduels. Avec des outils et des traineaux, on peut descendre la pierre éclatée et construire. Dans l’autre
Limousin, de géologie métamorphique, la roche est plus profonde ; on l’atteint par une excavation à flanc de
pente, après l’avoir découverte de son arène. De nombreux toponymes en Limousin révèlent des buttes et gisements pierreux.
Les maisons des villages qui sont encore devant nos yeux se sont construites au cours du XVIIe et surtout des XVIIIe et XIX siècles.
Le terme de boule est utilisé par les architectes départementaux de l’époque, dans leurs devis
et directives, comme le montre le cahier des charges du projet de réparation des murs du cimetière de Saint-Amand-le-Petit en 1895 : « ... La pierre de boule sera tirée des carrières de Saint-Amand-le-Petit... » (voir le texte complet ).
Depuis le milieu du XIXe siècle et aujourd'hui encore, dans les pays de granite, on s’attaque aux
boules, ces rochers érodés, isolés ou en chaos après la débâcle des arènes environnantes.