Dans les villages, pendant tout le XIXes, et jusqu’à la première guerre mondiale, paysans et
maçons prolongent les traditions artisanales de voisinage : la pierre la plus proche, le bois du scieur de long
ou des petites scieries à façon, le tuf de l’arène. C'est ainsi qu'ont été construites les très nombreuses granges
nécessitées par l'augmentation de la taille des troupeaux.
Les fouilles locales de pierres ont cessé peu à peu. Les nouvelles carrières ouvertes à partir du millieu du XIXe siècle repondent à de nouvelles lois et exigences administratives. Ce sont des carrières de grande ampleur comme le permettent les techniques. Les pierres de taille sont façonnées à la commande, dès lors le plus souvent en carrière et non plus sur le chantier.
Pour avoir un grand abattage vertical, il faut ouvrir bas, avoir de la main-d’oeuvre, des outillages en acier, isoler un grand espace ; des machines à vapeur mettent en action des outils ; remblais et ouvrages finis s’acheminent en wagonnets. La pierre de carrière tout venant et, surtout la pierre taillée, suivant des techniques nouvelles de finition et de forme, partent pour les villes où se concentrent usinescet fabriques.
Au flanc du massif du Maupuy, sur son rebord oriental regardant la vallée de la Creuse, près de Guéret, voici
l’une de carrières, aujourd’hui silencieuse. On y compte une trentaine d’ouvriers.
Sur le haut, sous la « découverte », des moellons à bâtir et sans doute, sous un abri de
toile pour les épinceurs, des pavés destinés aux chaussées ubaines. Sur le carreau du bas, des blocs dégagés à la mine et à la pince ; un chariot sur rail est chargé de gravats. Le Maupuy fournit des milliers de tonnes de pavés de granite bleu et dur pour des chaussées de grandes
villes, aménagées ou nouvellement ouvertes.
Ci-dessus, la carte des carrières en limousin au XIXe siècle.
Actuellement, cette faste période industrielle de la pierre à bâtir, à tailler ou à paver est achevée ; le souvenir en demeure dans nos cartes postales de collection.