Par l’abattage, l’ouvrier carrier détache et fait tomber des blocs de roche. Il lui a fallu, auparavant identifier le fil
de la pierre, fente souvent à peine perceptible qui coupe la masse dans une direction. A la broche et au
ciseau, il pratique des mortaises tous les 20 à 25 cm ; c’est dans ces perforations étroites qu’il engage des
coins métalliques à cet effet, il les frappe à la masse alternativement, les uns après les autres, ce qui
provoque le partage du bloc.
Dans les roches litées, des veines de mica ou bien des lignes de fracture, trahies par leurs rayures sombres prolongées, signalent le fil possible,
lequel est moins perceptible dans les roches granitiques. C’est au pic de la pioche, à la barre à mine ou à la pince de
carrier que de gros libages se détachent de la masse et s’effondrent en fond de carrière.
Les blocs les plus douteux sont assommés et éclatés à la masse, la bombe. L’ouvrier habile interprète les formes et c’est au son de la pierre qu’il dirige son effort. Il frappe avec retenue, laissant rebondir la masse, juste ce qu’il faut, là où il faut.
Avec une chasse, il multiplie les moellons
Ancien français signifiant pierre du milieu. Terme général pour désigner des pierres à maçonner pouvant être manipulées par un seul homme (moellons bruts, tétués, d'appareil, etc).
à maçonner dont il peut ébaucher déjà le parement.
De par sa nature, le gneiss ne peut être taillé. C'est seulement dans les carrières de granites, de calcaire (pourtour du Périgord et de la Charente) ou de
grès (Bas-Limousin) que l’ouvrier peut identifier des blocs sains qui, épannelés à la chasse, seront ensuite
dégrossis puis taillés en encoignures et encadrements.