Les angles
Aux angles d'une construction où deux pans de mur se rencontrent, des moellons choisis sont croisés alternativement en panneresse et en boutisse. Ils sont montés en besace, c'est-à-dire en double (bis/saccia). Cette liaison forme le chaînage vertical d'un angle.
des maçonneries s’élèvent en libages
Pierre de gros échantillon, à l'état brut de carrière ou bien épannelée sommairement en vue de la taille. Dans les soubassements d'un mur ou d'une pile, des libages constituent l'assise de départ.
choisis.
Ces encoignures sont croisées les unes sur les autres, en « besace », c'est-à-dire deux par deux,
alternativement, panneresse
Pierre dont la plus longue face est vue en parement dans le pan de mur.
sur boutisse
Pierre dont la plus grande longueur pénètre profondément dans l'épaisseur du mur. Seule la petite face (bout) est vue en parement.
: ainsi s’appareillent tous les chaînages
La chaîne est une pile en pierres de taille, en pierres choisies ou en briques, incorporée dans un mur pour l'affermir par boutisses et panneresses. Une pile construite aux angles d'une maison s'appelle chaîne d'angle.
d’angle.
Là où la pierre le permet (granit, grès
Roche sédimentaire composée de grains siliceux agglomérés par un ciment naturel.
, basalte ou calcaire), les moellons sont taillés et la finition est effectuée au ciseau.
Ailleurs, des blocs de gneiss
Roche métamorphique, composée de feldspath, de quartz, de mica et d'éléments variables. (petit ROBERT1)
,
tirés tels quels des bancs de carrière ont été choisis. Ils ont un angle suffisant ; leurs arêtes ont été avivées ou épaufrées au marteau.
Ils construisent de parfaits chaînages
La chaîne est une pile en pierres de taille, en pierres choisies ou en briques, incorporée dans un mur pour l'affermir par boutisses et panneresses. Une pile construite aux angles d'une maison s'appelle chaîne d'angle.
, bien assisés à joints vifs.
Les chaînages
La chaîne est une pile en pierres de taille, en pierres choisies ou en briques, incorporée dans un mur pour l'affermir par boutisses et panneresses. Une pile construite aux angles d'une maison s'appelle chaîne d'angle.
sont montés avec une faible épaisseur de mortier de terre
minérale pour que le lit de pose vienne au contact du lit d’attente.
Entre les deux chaînes d’angle de la façade, les ouvertures des baies de fenêtres et de porte introduisent
un rythme de pleins et de vides, les surfaces pleines dominant nettement ;
les vides sont plus hauts que larges, ce qui facilite les portées et un éclairage venant d’en haut.
La distribution des baies est le plus souvent commandée par la répartition des pièces intérieures de l’habitation ;
c’est une règle spontanée ; puis, dès le milieu du XIXe siècle, l’idée de symétrie fait son chemin dans les
constructions nouvelles et les ouvertures se répartissent sur un axe vertical.
Ordonnance des ouvertures et présence de jambages et d’encadrements, distincts et pourtant mariés aux maçonneries,
humanisent le visage minéral de la maison ; l’oeil s’attarde sur des nuances et ne chute pas brutalement des pleins dans les vides.
Levons les yeux sous l’avancée des égouts de tuiles courbes coiffant les maisons de faible pente, vallée de la Vienne et
ouest limousin, de Sauviat et Bourganeuf à l’Océan. De petites embrasures
Ou ébrasement. Désigne la partie du mur de forme évasée comprise entre les tableaux des deux murs d'une baie. L'embrasure facilite l'introduction du jour et le dégagement des vantaux d'une porte ou d'une fenêtre.
carrées ou allongées, percées dans le mur de surcroît
Muret de petites pierres ou de briques, édifié en supplément sur le parement intérieur du sommet du mur, au-dessus du plancher du grenier à grain qu'il protège. Caché par la toiture, il s'élève entre les chevrons jusqu'à rencontrer le pan du toit.
des combles, apparaissent dans la semi-obscurité, tandis que c’est en haut d’un pignon qu’une ou deux petites ouvertures verticales éclairent les greniers des maisons à forte pente du sud-ouest limousin.
Pour réserver le vide d’une baie dans un mur, le maçon a dû arrêter sa construction sur les quatre côtés de l’ouverture.
Or, une maçonnerie de pierres tout venant ne pourrait contenir les murs, surtout avec les mortiers anciens. Laisser un
vide exige donc un matériau de contention, soit de la pierre taillée, un encadrement en bois, soit de la brique pleine,
soit plus récemment des terres cuites moulurées et creuses pour être remplies de mortier.
La pierre taillée est habituelle dans les régions géologiques qui le permettent : granite
Lors du plissement géologique hercynien, le magma, qui a migré vers la croûte terrestre et se fige lentement par cristallisation en profondeur, donne des roches grenues, les granites. Incandescent et épaississant, il transforme totalement les roches qu’il rencontre dans son voisinage.
, grès
Roche sédimentaire composée de grains siliceux agglomérés par un ciment naturel.
, calcaire.
Les linteaux
Poutre située au-dessus d'une baie et destinée à transférer les charges vers les jambages.
sont monolithes, le plus souvent, droits ou cintrés, ou bien en plate-bande ou encore voûtés de voussoirs. Les pieds-droits
Partie verticale d'un mur, de chaque côté d'une baie. Le pied-droit est monté en pierres de taille, en jambage charpenté ou en briques. Pied-droit, jambage, pile servent de point d'appui à un linteau.
sont de moellons taillés, avec feuillure et ébrasement
Ou embrasure. Désigne la partie du mur de forme évasée comprise entre les tableaux des deux murs d'une baie. L'ébrasement facilite l'introduction du jour et le dégagement des vantaux d'une porte ou d'une fenêtre.
à l’intérieur. Les pierres du jambage, par leur poids et leurs joints vifs,
clôturent efficacement les maçonneries des trumeaux
Partie de mur entre deux baies.
.
En pays de pierres de gneiss
Roche métamorphique, composée de feldspath, de quartz, de mica et d'éléments variables. (petit ROBERT1)
et de schistes, les charpentiers confectionnent des encadrements en bois. Ces encadrements
sont à double cadre tenus écartés par des entretoises, le tout lié par tenons et mortaises. L’ouvrage est un travail de charpente :
ni rabot, ni ponçage, mais chevilles coupées ! Les poteaux d’entrée reposent sur une pierre choisie. De nombreuses baies d’entrée
se haussent d’une imposte.
De nombreux promeneurs attentifs sont intrigués par la disposition des matériaux en arc au dessus des linteaux
Poutre située au-dessus d'une baie et destinée à transférer les charges vers les jambages.
; ces arcs
Assemblage de pierres ou de briques incorporé dans le mur et formant voûte au-dessus d'un linteau : il reporte la charge sur les points d'appui.
sont constitués de pierres ou de briques ; les pierres peuvent être taillées ; quant aux pierres feuilletées, elles ont été placées lit debout, très jointives, à l’aide de deux planches de coffrage.
Le maçon a ainsi établi une protection voûtée sur le linteau en renvoyant la charge sur les jambages de l’ouverture.