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En prolongement des maçonneries : les souches

  Leur lien intime avec la maçonnerie


La maison ? un abri bâti et clos où veille, en son milieu, un feu prêt à assurer chaleur et cuisson des aliments. Il a fallu bien des temps pour imaginer d’appuyer au mur un conduit pour les fumées.
Dans les villages, la cheminée à feu ouvert apparaît à partir du XIIe siècle.
Aujourd’hui, c’est le plus souvent au sommet des murs pignons, intimement liés à la maçonnerie, qu’apparaissent en Limousin les sorties de cheminées. Ces têtes de conduits, enracinées en continuité étroite avec le mur porteur, s’établissent solidement, comme des souches.
Tout en bas, dans la maison, l’âtre (l’âtre : lo fuòc, lo fogier, lo cantou, la caria).
De ce feu ouvert, les fumées s’élèvent par le dégagement associé au mur de même construction : c’est le canal ventilé, droit et non dévoyé.



Les souches dominent le village ou le bourg. Nombreuses sont celles qui se dressent à l’axe du faîtage, solidement assises à la cime de la forme triangulaire du mur. Suffisamment hautes pour le vent, elles s’achèvent par un rebord prononcé, à la fois couronnement et rejet d’eau protégeant la base de l’ouvrage.



Au sommet des maisons mitoyennes, elles sont peu dociles et ne s’alignent jamais parfaitement parce qu’elles sont prévues ou bien à droite ou bien à gauche de la ligne faîtière, permettant à la panne Panne Panne
Pièce de charpente placée horizontalement et supportant les chevrons.
de prendre son appui dans le mur pignon.

  Diversité des corps de souches



Cette souche de cheminée sort en net retrait vers l’intérieur du mur pignon. Le conduit étant adossé, le maçon a rejoint le sommet du mur à la base de la souche par la construction d’un glacis Glacis Glacis
Enduit d'étanchéité en pente dont le profil facilite l'écoulement des eaux.
.



Voici qu’une grosse souche unique émerge au faîte d’un toit, le partageant en deux parties ; elle est construite sur un mur de refend. Ce mur puissant comporte deux conduits et deux cheminées dos à dos, pour deux familles indépendantes.



De ce versant en croupe, jaillit du mur une haute souche maçonnée : une base massive était nécessaire pour assurer l’équilibre de la construction, laquelle s’allège progres­si­vement par une succession de ressauts.



Elles sont de toutes les familles d’éléments minéraux, ces souches fidèles à la géologie du voisinage. Les formes, changeantes, ne sont pas le fait de la fantaisie mais obéissent tout simplement aux possibilités techniques des matériaux.


Souches austères des pays de granite en pierres de taille, de forme plutôt rectangulaire, et souches courtes et trapues en petites pierres de gneiss et micaschistes, confondues avec les murs ; mais parfois, dans ce même pays, souches puissantes élevées en maçonnerie de petits moellons assisés.


Les souches en terre cuite annoncent une tradition plus récente, une possibilité nouvelle, celle d’acheter des fournitures fabriquées manuellement d’abord, puis mécaniquement.


Souches de briques plus normalisées.




Souches mixtes, pierres et briques.




Souches enduites, en partie ou totalement, de mortier de chaux et tuf, avec pierres affleurantes ou entièrement traitées comme les murs et pignons.

        Souches d'allures différentes, au gré des exigences des matériaux à maçonner : section carrée ou rectangulaire le plus souvent, et autres formes particulières.



Les souches se consolident, se protègent de l'intempérie et s'arment de débords variés.

    Les souches des anciennes couvertures de chaume laissent encore voir les encorbellements Encorbellement Encorbellement
Partie de construction en saillie, en corniche sur le nu d'un mur, fréquemment pour recevoir l'égout d'une toiture. L'encorbellement est en pierre de taille, en pays de granite, parfois ailleurs ; à la génoise, il est composé de briques, tuiles et tuileaux.
saillants prévus en suivant la pente du toit. Au dessous, se logeait l'épaisseur du chaume maintenant disparu. Ces pierres de protection sont taillées dans le moellon de granite ou maçonnées en pierres plates lors de la construction de la souche.



Les ressauts de diminution progressive des grandes souches de pierre sortant en croupe sont exposés à l'eau ; aussi sont-ils préservés par des lames de pierre dure en légère pente et débords prononcés.



La monotonie d'une longue souche de briques est rompue par de légers colliers assisés en briques, ou en pierres parfois, quand ce rapport des deux matériaux existe déjà en façade. On les voit apparaître dans les maisons bourgeoises (« château ») à la fin du XIXe siècle et entre les deux guerres.



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